56 KBPS APRES 33 KBPS?

En un peu plus d'une dizaine d'années, le débit des modems analogiques est passé de 300 bits par seconde à 33 kilobits par seconde aujourd'hui, en passant par 1200, 2400, 9600, 14400 et 28800 bits par seconde. Cette augmentation du débit des modems analogiques a été permise à la fois par l'amélioration du réseau téléphonique et par l'amélioration des techniques de traitement du signal utilisées par les modems. L'amélioration de la qualité des lignes téléphoniques est essentiellement due à la numérisation du réseau. Aujourd'hui, la plupart des centraux téléphoniques utilisés en Belgique sont entièrement digitaux, et la plupart des liaisons entre centraux téléphoniques sont entièrement digitales, et seules les liaisons entre l'abonné et son central téléphonique sont analogiques, même si de plus en plus de sociétés se connectent au réseau téléphoniques via des lignes entièrements numériques.

Si 33kbps constituent quasiment la limite supérieure du débit que l'on peut obtenir avec un modem analogique sur une liaison téléphonique classique, il est possible d'obtenir un débit plus élevé dans des conditions particulières. C'est notamment le cas lorsque l'un des deux modems est relié à son central téléphonique par une ligne numérique. Dans ce cas, les fabricants de modems estiment qu'il est possible d'obtenir un débit d'environ 56 Kbps du modem connecté à une ligne numérique vers le modem connecté à une ligne analogique mais seulement 33 Kbps du modem connecté à une ligne analogique vers le modem connecté à une ligne numérique. Si la plupart des particuliers sont connectés à des lignes analogiques, de nombreux sociétés, et notamment les fournisseurs d'accès Internet sont connectés à des lignes digitales. Dans le cas d'un accès Internet, c'est en général dans le sens fournisseur d'accès Internet -> abonné qu'un débit élevé est intéressant.

Plusieurs fabricants de modems , dont Rockwell, (http://www.rockwell.com), Motorola ou Lucent, tous américains,comptent proposer d'ici peu des modems permettant d'atteindre ces 56 Kbps. Le marché visé est essentiellement celui de l'accès Internet. Même si les premiers modems 56 Kbps sont déjà annoncés, mieux vaut attendre pour s'équipper. En effet, il n'existe aujourd'hui aucune norme définissant les modems à 56 Kbps. Tous les modems qui seront proposés dans les mois à venir utiliseront donc des technologies propriétaires, pas toujours compatibles entre elles. Il faudra probablement attendre une bonne année pour qu'une permière norme soit acceptée et supportée par les différents fabricants de modem.

Malgré ces problèmes de normalisation, les modems 56Kbps auront probablement un grand succès commercial aux USA. En effet, ces modems 56 Kbps sont particulièrement bien adaptés au réseau téléphonique américain qui est nettement moins digitalisé que le réseau téléphonique européen. Aux USA, il est difficile d'obtenir des lignes RNIS en dehors des grosses agglomérations, et les modems 56 Kbps permettront aux utilisateurs d'attendre quelques années que la digitalistion du réseau permette un déploiement plus large du RNIS. Par contre, en Europe, et notamment en Belgique, la digitalisation du réseau téléphonique est nettement plus avancée, et il est nettement plus facile d'obtenir des lignes RNIS entièrement digitales qui permettent un débit de 64 ou 2x64 Kbps en utilisant un adaptateur RNIS qui n'est en général pas plus coûteux qu'un modem analogique... En Belgique, malheureusement, la redevance mensuelle pour une ligne RNIS reste deux fois plus élevée que la redevance d'une ligne classique. Cela s'explique par le fait qu'une ligne RNIS supporte l'équivalent de deux communications téléphoniques simultanées (par exemple il est possible d'accéder à Internet tout en discutant avec sa belle-mère), mais une autre politique commerciale de Belgacom pourrait encourager l'utilisation de RNIS pour l'accès à Internet ou à des BBS par les particuliers...

Olivier Bonaventure


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Dernière modification de cette page : 30 octobre 1997